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le changement de lieux empêche les souvenirs de Jacques à mon égard. Adieu, ma Minette. Gaston t’embrasse.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 12 août 1859.


Gaston vient de partir[1], très chère Minette, et je profite de l’inspection que font les petites dans les bois pour t’écrire quelques lignes. D’abord, moi ! Charité bien ordonnée commence par soi-même. Moi donc, je vais mieux en ce que l’oppression a beaucoup diminué, que les transpirations de nuit sont presque disparues et que je tousse beaucoup moins la nuit; mais de jour, jusqu’au dîner, quoi que je fasse, quelques ménagements que je garde, je tousse au moins autant. Les petites sont arrivées hier soir à sept heures trois quarts, avec Mme R…[2], qui est minaudière, prétentieuse et, je le crains, bête. Mais ce n’est que pour deux mois; elle s’en va a la fin de septembre. Je crois qu’après ce temps, Nathalie se décidera à mettre les petites au couvent, ce qui sera beaucoup mieux pour elles. La pauvre Camille a eu la constance vertueuse d’aller tous les jours à la messe de huit heures pendant tout son séjour aux Eaux[3]. Elles se lèvent et s’habillent seules, se coiffent seules, ce qui est une bonne

  1. Pour passer quelques jours à Paris, afin de confesser ses jeunes pénitents.
  2. Leur gouvernante.
  3. Aux Eaux Bonnes.