Aller au contenu

Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VIII

Les Fleurs


Quelque temps se passa ainsi ; Jules avait reçu la défense expresse de jouer avec Blaise, que les gens du château regardaient d’un air de méfiance. Personne ne lui parlait ; on lui tournait le dos quand il venait faire une commission au château ; on refusait sèchement ses offres de service. Hélène était la seule qui lui dit un bonjour amical en passant devant la grille. M. de Trénilly le repoussait durement quand Blaise, toujours obligeant, se précipitait pour lui ouvrir la porte.

Le pauvre Blaise s’attristait souvent de la mauvaise opinion qu’on avait de lui ; il allait plus souvent que jamais faire sa promenade favorite et solitaire le long de la petite rivière longeant les fours à chaux. Arrivé là, il s’asseyait et il pleurait.

« Le bon Dieu sait, disait-il, que je suis innocent de ce dont on m’accuse ; mais j’ai commis