bien des fautes dans ma vie, et le bon Dieu me les faits expier… Je dois l’en remercier au lieu de me révolter… Il me donnera le courage de tout supporter, de n’en vouloir à personne, pas même à M. Jules, qui me fait tant de mal… Pauvre M. Jules : il est bien malheureux d’être si mauvais ; il doit toujours craindre que la vérité ne se sache !… Pauvre garçon ! je vais bien prier le bon Dieu pour qu’il change et devienne bon… Papa me croit, heureusement ; j’en dois bien remercier le bon Dieu ! C’est là où j’aurais eu du chagrin, si papa et maman m’avaient cru méchant et menteur.
Consolé par ces réflexions, Blaise reprenait sa promenade, mais il était triste malgré lui, et il songeait au temps heureux où il avait le bon petit Jacques pour maître et pour ami.
Jules, pendant ce temps, s’ennuyait beaucoup ; il jouait peu avec Hélène, à laquelle il faisait sans cesse des méchancetés, et qui aimait mieux jouer seule ou travailler et causer avec sa mère.
Deux mois au moins après sa dernière aventure avec Blaise, Jules demanda un jour si instamment à son père de faire venir Blaise pour l’aider à bêcher son jardin, que M. de Trénilly y consentit. Jules n’osa pas aller le chercher lui-même, car il avait peur d’Anfry, mais il dit à un domestique de faire venir Blaise de la part de