Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/116

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jardinier, tout serait bien, et le jardinier ne serait pas grondé.

— Je veux bien, mon garçon, mais j’ai idée que cette affaire tournera mal pour nous. Enfin le bon Dieu est là. Il faut faire pour le mieux et laisser aller les choses. »

Anfry et Blaise préparèrent des trous profonds dans le meilleur terrain de leur jardin ; ils y placèrent les fleurs avec précaution, après avoir enveloppé les tiges brisées de bouse de vache. Anfry les arrosa et en laissa ensuite le soin à Blaise.

Au bout de trois jours, les fleurs avaient parfaitement repris, et Blaise résolut de les porter au jardinier dans la soirée.

Ce même jour, M. de Trénilly alla visiter son jardin de fleurs, accompagné du jardinier.

Le comte.

Où donc avez-vous mis les dernières fleurs que j’avais fait venir de Paris ? Je ne les vois nulle part.

Le jardinier.

Elles n’y sont pas, monsieur le comte ; je les ai données à M. Jules pour son jardin.

Le comte.

Pourquoi les avez-vous données ? Et comment vous êtes-vous permis de donner à un enfant des fleurs fort rares et que je fais venir à grands frais ?