Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/117

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Le jardinier.

Monsieur le comte, j’avais peur de fâcher M. Jules, qui m’a envoyé deux fois Blaise pour demander de jolies fleurs.

Le comte.

C’est une très-mauvaise excuse ! Que cela ne recommence pas ! Quand j’achète des fleurs, j’entends qu’elles soient pour moi seul. Allez les chercher et rapportez-les tout de suite ; je vous attends. »

Le jardinier partit immédiatement et revint tout penaud dire à M. de Trénilly que les fleurs étaient disparues, qu’il n’y en avait plus trace. M. de Trénilly, fort mécontent, envoya chercher Jules. Quand il le vit approcher, il lui demanda avec humeur ce qu’il avait fait des fleurs que le jardinier lui avait envoyées il y avait trois jours.

Jules.

Je les ai plantées dans mon jardin, papa, elles y sont.

Le jardinier.

Non, monsieur Jules ; j’en viens, et je n’ai vu dans votre jardin que les dahlias, reines-marguerites et autres fleurs communes.

Jules.

Je n’en ai pas eu d’autres ; je vous avais fait demander des pensées, que vous n’avez pas voulu me donner ; je n’ai pas eu d’autres fleurs.