Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/118

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Le jardinier.

Mais, Monsieur Jules, c’est moi-même qui ai chargé la brouette de Blaise.

Le comte.

Comment, encore Blaise ! Mais c’est un démon, que ce garçon ! Je ne sais en vérité d’où cela vient, mais, partout où il est, il y a du mal de fait.

Le jardinier.

C’est pourtant un bon et honnête garçon, monsieur le comte ; je le connais depuis qu’il est né, et personne n’a jamais eu à se plaindre de lui.

— Moi, je m’en plains, reprit M. de Trénilly avec hauteur, et ce n’est pas sans raison. Mais, Jules, qu’a-t-il fait de ces fleurs ?

Jules.

Je crois, papa, qu’il les a prises pour lui, puisqu’il ne les a pas rapportées au jardinier, et qu’elles ne sont pas dans mon jardin. »

M. de Trénilly dit encore au jardinier quelques paroles de reproche, et sortit précipitamment, se dirigeant vers la maison d’Anfry. Ne le trouvant pas chez lui, il alla au jardin pour voir si Blaise avait réellement osé prendre les fleurs ; il y entra au moment où Anfry et Blaise rangeaient les pots de fleurs pour les charger sur la brouette.

« Je te prends donc enfin sur le fait, petit voleur, mauvais polisson, dit M. de Trénilly, s’avançant vers Blaise avec colère.