Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/14

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Madame Anfry.

Que tu es nigaud ! Comment veux-tu deviner ce que sont des maîtres que personne de chez nous ne connaît ?

Blaise.

On ne les connaît pas, ici, mais les garçons d’écurie qui sont arrivés hier avec les chevaux les connaissent, et ils ne les aiment pas.

Madame Anfry.

Comment sais-tu cela ?

Blaise.

Parce que je les ai entendus causer pendant que je les aidais à arranger leurs harnais ; ils disaient que M. Jules, le fils de M. le comte et de Mme  la comtesse, les ferait gronder s’il ne trouvait pas son poney et sa petite voiture prêts à être attelés ; ils avaient l’air d’avoir peur de lui.

Madame Anfry.

Eh bien ? cela prouve-t-il qu’il soit méchant et que les maîtres sont mauvais ?

Blaise.

Quand de grands garçons comme ces gens d’écurie ont peur d’un petit garçon de onze ans, c’est qu’il leur fait du mal.

Madame Anfry.

Quel mal veux-tu que leur fasse un enfant ?

Blaise.

Ah ! voilà ! C’est qu’il va se plaindre, et que son