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Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/157

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Le domestique.

L’année dernière n’est pas l’année qui court ; on a changé d’idées depuis, et M. Jules ne rêve plus que Blaise. Mlle Hélène a raconté bien des choses qu’on ne savait pas ; elle a tant parlé de la piété de Blaise et de ses bons sentiments pour sa première communion, que Monsieur et Madame ne redoutent plus sa compagnie pour M. Jules.

Anfry.

Mais c’est Blaise qui craint celle de M. Jules, et j’aimerais autant que chacun restât chez soi.

Le domestique.

Comme vous voudrez, monsieur Anfry. Je vais toujours dire à M. le comte que Blaise est sorti. »

Le domestique s’en alla, laissant Anfry et sa femme fort contrariés de cette lubie de Jules.

Quand Blaise fut de retour, et qu’il sut qu’on était venu le demander au château, le pauvre garçon eut peur et supplia son père de le laisser aller aux champs tout de suite après son dîner.

« Mais où iras-tu, mon pauvre Blaisot ?

— J’irai travailler aux champs avec les garçons de ferme, papa ; le fermier m’a tout justement demandé si je ne voulais pas venir en journée chez lui pour toutes sortes de travaux. Je suis grand garçon, maintenant ; je puis bien travailler comme un autre.

— Fais comme tu voudras, mon pauvre Blaise ;