Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/200

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Jules.

Tu crois toujours être parfait, je le sais bien ; moi je te dis que tu es désagréable et insupportable.

Blaise.

Pourquoi donc me faites-vous venir pour jouer avec vous, monsieur Jules ? Ce n’est pas moi qui le demande, bien sûr ; je n’y ai pas déjà tant d’agrément !

Jules.

Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Que je suis méchant, que je te rends malheureux ?… Ce n’est pas vrai ; c’est toi qui me mets en colère et qui m’ennuies avec tes airs bêtes.

Blaise.

Qu’à cela ne tienne, monsieur Jules, il est facile de vous contenter ; bien le bonsoir, monsieur Jules ; cette fois c’est pour ne plus revenir, puisque je ne vous suis point utile.

— Va-t’en, je ne veux plus de toi, ni rien qui vienne de toi », dit Jules en mettant en pièces le cerf-volant et le jetant à la tête de Blaise.

Puis, se laissant aller à sa colère, il se roula sur son canapé en criant et en injuriant Blaise. M. de Trénilly entra précipitamment dans la chambre de Jules et fut effrayé de le voir dans cet état, qu’il prenait pour du chagrin. Il vit le candélabre brisé et les débris du cerf-volant, que Blaise cher-