Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/249

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Jules.

Pauvre Blaise ! Tu pleurais donc ?

Blaise.

Bien souvent, monsieur Jules, bien souvent. Pensez donc que je passais aux yeux de tous pour un vaurien, un menteur, un voleur.

— Pauvre Blaise ! répéta Jules. C’est moi seul qui étais cause de tout le mal. Mais je te vengerai ; sois tranquille ! J’y suis plus décidé que jamais.

Blaise.

Ah ! mon Dieu ! monsieur Jules ! Contre qui donc me vengerez-vous ? Je n’ai pas besoin de vengeance, moi ! Ne suis-je pas bien heureux maintenant, entre vous et l’excellent M. le comte ? Cela me paraît drôle de penser que j’avais si peur de lui. À présent, si je ne craignais de l’ennuyer, je l’embrasserais dix fois par jour ! et quand il m’appelle et qu’il m’embrasse, je le serre à l’étouffer.

Jules.

Mon bon Blaise, comme je t’aime !

Blaise.

Et moi aussi, monsieur Jules, je vous aime ; et je vous aime bien, car je vous aime en Dieu. Je vous aime comme l’enfant, l’ami du bon Dieu, comme mon frère en Dieu.

Jules.

En Dieu et sur la terre, mon cher Blaise ! Vois-