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Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/265

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Blaise dit un dernier adieu à Jules et au comte et se retira en sanglotant.

« Papa, dit Jules, vous continuerez à coucher dans ma chambre, que je vous aie toujours près de moi ?

— Tant que tu n’auras pas repris tes forces et ta santé habituelles, je coucherai près de toi, mon cher enfant ; quand tu seras tout à fait bien, je reprendrai ma chambre. Il faut s’habituer aux sacrifices, mon Jules ; celui-là sera moins pénible que celui auquel nous allons être condamnés en nous privant de Blaise.

— C’en sera un de plus, papa, dit Jules tristement.

— Et ce ne sera probablement pas le dernier ni le plus grand, mon ami. Mais, viens dire adieu à ta mère et à la pauvre Hélène, et allons ensuite nous coucher. N’oublions pas qu’au travers de notre tristesse nous avons bien à remercier le bon Dieu, toi d’avoir eu le courage de faire l’aveu public de tes fautes, moi d’avoir reçu de toi cette consolation. Viens, mon Jules, sois aussi affectueux que tu le pourras pour ta mère, afin de lui faire voir que la piété ouvre le cœur au lieu de le resserrer. »