Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/279

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une chose très-drôle chez un monsieur qui demeure près de chez nous : sa maison a brûlé (ce n’est pas cela qui est drôle, comme tu penses) ; après l’incendie, toutes les souris sont devenues blanches ; il y en avait beaucoup, et il y en a encore une quantité ; avant, elles étaient grises, comme toutes les souris. Papa ne voulait pas le croire ; alors M. Roussel a attrapé des souris avec un petit chien qui est très-habile pour cela, et papa et moi nous avons vu que toutes les souris attrapées étaient réellement blanches. — Je m’amuse assez, mais pas tant qu’avec toi ; je n’ai pas un seul bon camarade bon comme toi ; ce qui est singulier et très-désagréable, c’est qu’ils sont tous un peu menteurs ; quand ils ont fait une sottise, ils ne veulent jamais l’avouer, et ils disent : ce n’est pas moi, ce n’est pas moi. Moi je continue à toujours dire la vérité, comme tu me l’a conseillé, et tout le monde me croit. Écris-moi quand tu dois faire ta première communion, et quel jour ce sera, pour que je pense à toi et que je prie pour toi ce jour-là. Dis-moi aussi ce que tu fais, si tu es heureux, si les enfants du monsieur qui a acheté notre château sont bons pour toi, s’ils t’aiment. On a dit à papa l’autre jour que le monsieur lui-même était méchant ; cela m’a fait peur pour toi, mon pauvre Blaise, toi qui es si bon. Ne va pas chez lui s’il est méchant ; il te ferait du mal. — Raconte-moi ce que