Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/281

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Blaise.

Oui, papa, aujourd’hui même ; je n’ai plus à espérer de visite de M. le comte ni de M. Jules, ainsi j’ai bien le temps.

Anfry.

Tu lui diras que nous lui présentons bien nos respects et nos amitiés.

Blaise.

Je n’y manquerai point, papa. »

Et Blaise, prenant du papier, une plume et de l’encre, fit à Jacques la réponse suivante :

« Mon cher monsieur Jacques,

« J’ai été bien heureux et bien surpris de votre chère et aimable lettre. Je vous remercie de ne pas m’oublier ; moi aussi j’ai bien pensé à vous, et j’ai plus d’une fois pleuré en y songeant. Je me suis consolé par la pensée que c’était la volonté du bon Dieu que nous fussions séparés, et que c’est le sacrifice qu’il me demande pour ma première communion. Merci, mon bon monsieur Jacques, de votre bonne pensée de prier pour moi en ce saint et heureux jour. Demandez à Notre-Seigneur de me rendre semblable à lui, de me donner du courage dans les temps de tristesse, de la force pour résister à la joie, afin que je n’oublie pas que je ne suis dans ce monde qu’en passant, et que ma vraie vie ne commencera que