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XVIII

La Comtesse de Trénilly


La comtesse était restée debout au milieu de sa chambre, surprise et troublée des paroles de Blaise, de l’accent digne et ferme qui l’avait dominée malgré elle, et de l’explosion de chagrin qui avait terminé ses paroles.

« Ce refus est singulier, se dit-elle ; je lui offre tout un avenir… et il ne l’accepte pas… Il a même rejeté mes propositions avec une certaine indignation… C’est dommage que tout cela vienne d’un fils de portier… Ce serait beau et noble dans une classe plus élevée… Je commence pourtant à comprendre l’empire qu’il exerce sur mon mari et sur mes enfants… En vérité, j’ai moi-même été presque convaincue, presque attendrie… Me serais-je trompée ; serait-il vraiment le beau et noble cœur que me dit mon mari ?… Mais non ! impossible ! Un fils de portier… C’est absurde… »