Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/330

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— Oui, mes enfants : voir Blaise, allez chez lui, le plus que vous pourrez. Vous lui direz que c’est moi qui vous envoie ; vous lui expliquerez que c’est sa réponse à la lettre que j’ai fait écrire par Hélène qui a amené ce changement, et que je verrai avec plaisir votre intimité avec lui.

— Merci, merci, maman, s’écrièrent encore Hélène et Jules en se jetant à son cou et en l’embrassant avec effusion. Merci du bonheur que vous nous donnez à nous et à notre pauvre Blaise !

— Pauvres enfants ! vous me faisiez pitié depuis quelque temps déjà. Plusieurs, fois j’ai été sur le point de lever ma défense, mais je n’étais pas encore bien convaincue, et je voulais attendre. Allez, courez, pauvres enfants ; allez porter la joie dans le cœur de votre cher malade. »

Les enfants embrassèrent encore la comtesse et coururent chez Anfry. Jules entra le premier, se précipita dans la chambre en criant :

« Blaise, mon cher Blaise, nous voici, Hélène et moi. »

Le comte était près du lit de Blaise, auquel il n’avait encore rien dit, lui trouvant un peu de fièvre, et craignant qu’une émotion nouvelle ne redoublât son agitation. Aux premiers mots de Jules, Blaise saisit les mains du comte, et d’un accent de détresse, il lui dit :