Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/333

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à son père une plume et du papier, et fit la réponse suivante :

« Madame la comtesse,

« Votre bonté m’a comblé de joie ; tous mes vœux sont accomplis. Je souffrais de la mauvaise opinion que j’avais probablement provoquée sans le vouloir et sans le savoir ; je suis heureux, bien heureux des bonnes, excellentes paroles que vous voulez bien m’adresser. Si vous daignez m’honorer d’une visite, j’en serai aussi reconnaissant que joyeux ; je vous unis déjà dans mon cœur à mon cher M. le comte, à Mlle Hélène et à M. Jules. Je vous remercie, madame la comtesse, d’avoir bien voulu donner à vos enfants la permission de venir me voir ; la joie que j’en ai ressentie a fait passer ma fièvre et m’empêche de sentir le mal de mon pied. C’est le premier effet de votre bonté, madame la comtesse.

« Veuillez croire à la sincère reconnaissance et au profond respect de votre très-humble et obéissant serviteur,

« Blaise Anfry. »

Le domestique prit la lettre de Blaise et s’empressa de la porter à la comtesse, qui était dans le salon avec son mari et ses enfants, tous atten-