Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/352

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« Mes enfants, leur dit-il enfin, levez-vous ; une plus longue prière à genoux sur la pierre pourrait vous fatiguer ; conservez le bon Dieu dans votre cœur, et souvenez-vous que toute votre vie peut devenir une prière continuelle, en faisant toutes vos actions pour l’amour du bon Dieu. »

Jules et Blaise se relevèrent en silence et suivirent le curé, qui se dirigeait vers le comte et la comtesse.

Aux premières paroles de félicitation du curé, le comte releva son visage baigné de larmes, et, voyant l’inquiétude qui se peignait sur le visage du bon prêtre :

« Les larmes que je répands, dit-il en se levant et marchant près du curé, sont le trop-plein d’un cœur inondé de joie et de bonheur. C’est à Blaise que je les dois, et ma reconnaissance augmente à mesure que j’avance dans la voie où il m’a fait entrer.

Le curé.

Blaise est un saint enfant, monsieur le comte ; plus qu’aucun autre je suis à même d’apprécier la grandeur de ses vertus et la beauté de ses sentiments. Je le dis tout bas, de peur qu’il ne m’entende et ne prenne de l’orgueil de mes paroles ; mais en vérité, cet enfant a la sagesse, la vertu et l’onction d’un saint.