pensé, ta mère et moi, qu’un jour de première communion on doit avoir la force de supporter des contrariétés, et nous vous imposons celle de dîner avec nous, chez toi, Blaise.
— Quel bonheur ! quel bonheur ! s’écrièrent les trois enfants en perdant toute leur gravité et en sautant autour de la table.
— Oh ! monsieur le comte, dit Blaise, pour le coup je m’oublie, et je vous embrasse de toutes mes forces. »
Et, se jetant au cou du comte, Blaise l’embrassa plusieurs fois. Le comte était heureux du succès de son invention.
« Mettons-nous à table, dit-il ; j’ai une faim de sauvage.
— Et moi donc ! et moi donc ! et moi donc ! » s’écrièrent tout d’une voix les trois enfants.
Anfry et sa femme se tenaient à l’écart, n’osant pas approcher de la table ; la comtesse alla vers Anfry, et, lui prenant le bras, lui dit en riant :
« Anfry, je suis chez vous ; c’est à vous à me donner le bras pour me mener à ma place, à votre droite. »
Anfry balbutia quelques mots d’excuses, de respect ; mais la comtesse l’entraîna à la place d’honneur et se mit à sa droite.
Le comte, riant de la bonne pensée de sa femme, fit comme elle et enleva Mme Anfry, qui s’é-