Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/31

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Il se montrait surtout indigné par la forme peu correcte de mes majuscules, et je crois encore voir l’enfant terrible de la poésie, l’impitoyable railleur, soulevant du doigt sa paupière paralysée pour mieux me faire remarquer les vices de mon écriture et tracer un modèle de lettres.

Ces sortes de fautes ne lui paraissaient pas, après tout, impardonnables ; mais les maladroits n’échappaient point à son courroux, et c’est ainsi que je l’entendis décocher une suite de railleries sanglantes contre un benêt d’ami, un ami d’Allemagne, qui, voulant faire le lettré, avait conçu l’idée trois fois malheureuse d’entremêler la lettre qu’il écrivait au poète de citations de Schiller.

Du Schiller dans une lettre adressée à Henri Heine, et dans une lettre d’affaires ! Il n’en revenait point et exprima son mécontentement par une de ces boutades qui lui sont familières : « S’il s’imagine, celui-là,