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Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/45

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attendant qu’il puisse tirer vanité de son savoir. La scène, cette fois, se passait chez M. de Savigny, professeur de droit et célèbre jurisconsulte. L’étudiant dont il s’agit, et qui venait, selon l’usage des universités allemandes, prendre ses inscriptions pour les cours du professeur, se présentait en robe de chambre, la casquette sur l’oreille, et répandant autour de lui l’odeur d’une pipe dont le long tuyau orné d’un gland se jouait négligemment autour d’une poche crasseuse. L’homme s’avançait en ébauchant un sourire niais, lorsqu’un regard de M. de Savigny l’arrêta sur le seuil.

— Cette robe de chambre constitue-t-elle toute votre garde-robe ? demanda sévèrement le professeur.

Le malappris, furieux, paya d’audace et répondit que non seulement il possédait d’autres vêtements, mais qu’il était propriétaire d’un habit neuf.