Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/79

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le plus parisien ; un style parfois simple comme celui d’une vieille ballade populaire, et parfois raffiné, excessif et composite comme celui du plus capricieux feuilleton moderne ; un génie païen qui sculpte des déesses grecques si parfaites, qu’on les dirait taillées dans le plus pur marbre de Paros ; une imagination chrétienne qui peint des vierges douloureuses comme celles qu’un rigide manteau de tristesse confine à l’ombre des vieux cloîtres ; une incessante aspiration vers la belle Grèce et vers la libre vie corporelle, épanouie, heureuse, qu’ont représentée Platon et Phidias ; un retour incessant vers les rigides figures mystiques qu’Albert Dürer et Wilhelm de Cologne ont pieusement répétées sur leur cuivre. Par-dessus tout cela, des échappées vers toutes les civilisations, l’Espagne, la Perse, l’Italie, surtout vers l’Inde brahmanique et les fleuves divins pleins de lotus en fleur, où le soleil dévorateur et la