Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/8

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La servante rentra, je fus frappée par le timbre un peu impérieux d’une voix qui défendait de me laisser partir. Une porte s’ouvrit, et je pénétrai dans une chambre fort sombre, où je trébuchai contre un paravent recouvert de papier peint, imitant la laque. Derrière ce paravent, étendu sur une couche assez basse, gisait un homme malade et à demi aveugle. Il paraissait encore jeune, bien qu’il fût loin de l’être, et il avait dû être beau. Imaginez le sourire de Méphistophélès passant sur la figure du Christ, un Christ achevant de boire son calice. Il se souleva sur les oreillers et me tendit la main, ajoutant qu’il était bien aise de parler à quelqu’un qui revenait de là-bas. Un soupir accompagna ce là-bas, parole touchante et qui expira sur ses lèvres comme l’écho