Page:Selden Camille - Portraits de femmes.djvu/147

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encourager tout ensemble le plaisir et les arts. Rien de plus simple si l’on songe à la somme énorme d’ennui qui s’était accumulée pendant les dernières années du grand règne. La lourde et majestueuse perruque pesait à l’homme du monde, il avait hâte de quitter son rôle d’automate vivant pour redevenir tout simplement un gentilhomme, plus simplement encore un homme. Mais d’ordinaire la contrainte n’aboutit point à la modération, et lorsqu’on est resté tout le jour en costume d’apparat on ne songe plus qu’à se déshabiller. Aussi point de milieu entre Versailles et le Palais-Royal, nulle transition entre les grandes entrées et les petits soupers. L’esprit français, un peu figé par l’habitude des grandes phrases nobles, a besoin de se dégourdir ; la sombre mante à capuchon adoptée par la pénitente du père Le Tellier ne tardera point à devenir le domino discret à l’abri duquel la femme du monde s’en ira au bal de l’Opéra intriguer Jelyotte ou Francœur.

Cependant M. de Bellegarde, quoique fermier général, était demeuré fidèle aux anciens usages ; on s’en apercevait à la manière intègre dont il s’acquittait des devoirs de sa charge, comme à l’attachement qu’il ne se faisait point scrupule de