Page:Selden Camille - Portraits de femmes.djvu/148

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témoigner à sa femme, moins bien vue dans le monde, et qui passait pour une personne dure, pleine de morgue, habituée à faire sentir son opulence et pourtant désolée de n’être qu’une financière. Elle mourut assez subitement, laissant deux fils et une fille, celle-là même qui devint madame d’Houdetot et va tout à l’heure nous occuper. Un mot auparavant sur madame d’Épinay, sa célèbre cousine, qui devint plus tard sa belle-sœur, avant tout sa rivale envieuse, tout en s’efforçant de paraître sa meilleure amie. Bien qu’elle feignît de ne point se croire jolie, elle ne s’en supposait que plus irrésistible, comme on le voit par ses mémoires, et la plupart de ses écrits témoignent d’un désir immodéré de primer, de paraître, de se faire remarquer. Cela n’était point facile dans un monde accoutumé à des excentricités de tout genre, excentricités de goûts, d’idées, de conduite. Cela n’était point surtout facile dans un monde où rayonnait le sourire d’une La Popelinière, où l’on remarquait les grâces imposantes d’une maréchale de Luxembourg et les engageantes séductions d’une Beauvau, où la salle à manger d’une du Deffant, d’une Geoffrin s’ouvrait à des hôtes comme d’Alembert ou Diderot. Le