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Nous ne suivrons pas l’orateur sacré dans les développements où il est entré pour montrer combien Dieu est glorifié dans le temple, combien les âmes y sont puissamment aidées, soutenues et consolées ; nous nous contenterons de dire que ce discours, aussi pieux que solide, a pure faire sur l’auditoire nombreux et choisi la plus heureuse impression.

Après la messe, M. le vicaire générale, entouré du clergé, s’est rendu processionnellement, au chant du Veni Creator, sur l’emplacement de la construction nouvelle. L’honorable maire de la commune, les membres du conseil de fabrique, les notables et une foule immense de peuple suivaient le religieux cortège. M. Richard a procédé alors, selon les prescriptions de la liturgie, à la bénédiction de la première pierre, qui figure le Christ, pierre angulaire qui supporte l’Église et en relie toutes les parties. La multitude s’intéressait vivement à un acte qui la touchait dans ce qu’elle a de plus élevé et de plus cher, sa foi et sa religion. Les belles prières qu’on récite, le chant des psaumes, l’aspersion des fondations, tous les rites usités en pareille circonstance, étaient pour elle l’objet d’une louable et édifiante curiosité.

Pendant que s’accomplissait l’auguste cérémonie, les jeunes gens de la paroisse, qui ont formé un orchestre, faisaient retentir au loin les airs de joyeuses fanfares et réveillaient tous les échos d’alentour. C’était un signe de l’allégresse générale ; on disait au pays tout entier combien on était heureux en ce jour de voir s’élever cette église nouvelle, destinée à exercer une influence si salutaire au point de vue religieux et social sur une population qui mérite à tant de titres toutes les sympathies.

Un souvenir touchant a traversé l’esprit de plusieurs et M. le vicaire général l’a rappelé à la fin de la cérémonie par quelques paroles délicates : le doux souvenir du vénérable abbé de Courson[1]. Comme le cœur de ce saint prêtre doit tressaillir au Ciel, se disait-on, en voyant se réaliser un de ses plus ardents désirs : l’église et le presbytère de Vallet placés dans le vaste jardin où se sont écoulées les premières années de son enfance ! Oh ! comme sa belle âme se sera réjouie, au sein du bonheur qu’elle goûte au paradis, pendant que son ancienne propriété devenait une terre sainte, consacrée au Seigneur pour le plus grand bien des bons habitants de Vallet qui lui étaient si chers !

Vienne maintenant le jour où l’église achevée sera bénite, où la paroisse pourra l’occuper, y assister aux divins mystères ! Ah ! ce sera un jour bien autrement beau et radieux ! Daigne le Seigneur hâter cet heureux moment ! Que chacun travaille à le faire arriver le plus tôt possible !

  1. M. l’abbé de Courson, ancien supérieur du séminaire de Philosophie, vicaire général de Nantes, mort, à Paris, supérieur général de la Société des prêtres de S.-Sulpice.