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LE NOTAIRE JOFRIAU

d’y accueillir le canadien. La grand-mère surtout se promettait de bienvenir en sa personne, la fille si chère qu’elle n’avait pas revue depuis des années et les petits-enfants que jamais, sans doute, elle ne connaîtrait. Oncles, tantes, cousins et cousines, tout le ban et l’arrière-ban de la parenté, réunis pour l’accueillir, prodiguèrent à Michel une si affectueuse sympathie qu’il perdit, dès le premier contact avec sa famille française, la sensation d’exil qui lui faisait l’âme inquiète.

Après avoir pris une part gracieuse, quoique un peu timide, aux fêtes données en son honneur, Michel voulut sans tarder se mettre au travail. Mais son grand’père étonné et ravi, au fond, de cet empressement, lui conseilla cependant de se reposer encore de son long voyage, avant de commencer de nouvelles études :

— Il faut que vous preniez le temps de voir notre pays, mon enfant ; tout au moins, vous visiterez notre intéressante ville de Rouen, si vous ne voulez faire un tour de France. Laissez donc vos vieux parents vous gâter un peu et vous mieux connaître.

Michel ému, et lisant une prière dans les yeux de Madame Duval-Chesnay, acquiesça à leur désir et les laissa volontiers faire le programme de son séjour chez-eux.

À ce moment, la porte du salon s’ouvrit, et une jeune fille, inconnue de Michel, entra. Ayant salué