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Page:Senécal - Le Notaire Jofriau, 1935.djvu/137

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LE NOTAIRE JOFRIAU

fut qu’un répit. Le Brigadier Général Murray, commandant les armées de Wolfe, et parti de Lévis pour marcher sur Montréal, poursuivit la campagne. Il laissait derrière lui les ruines et l’incendie, brûlant sans merci les villages quand leurs habitants voulaient lui barrer la route.

Aux derniers jours d’août 1759, il atteint Varennes où il décide de passer la nuit pour y attendre les généraux Amherst et Haviland, ordonnant à ses hommes de forcer les portes des demeures, si l’on osait refuser un abri. Furieux d’une tentative de résistance, le chef anglais avait déjà incendié le manoir seigneurial, quand, un certain nombre d’habitants, au nom de leurs concitoyens, vinrent prêter le « serment de neutralité ».

Parmi les officiers de Murray, l’un se faisait remarquer par son indomptable bravoure dans les combats, en même temps que son humanité pour les vaincus. On le connaissait sous le nom de capitaine Thomas ; c’était en réalité Arnold Prickett qui avait survécu à sa blessure, grâce aux soins reçus à l’hôpital des Sœurs Grises. L’influence bénie de la sainte femme qui le secourut, l’avait entièrement régénéré ; après sa convalescence, il était retourné en Angleterre et pour prouver son repentir, il s’était enrôlé sous les drapeaux comme simple soldat, en prenant le nom de sa mère. Remarqué par ses chefs, il avait conquis des grades importants et était très aimé des hommes qu’il commandait.