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Page:Senécal - Le Notaire Jofriau, 1935.djvu/62

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LE NOTAIRE JOFRIAU

suite, puis aimée. Tous les charmes de Suzanne s’effacèrent devant cette pure et radieuse vision dont l’âme de Michel était éprise.

— Mais Suzanne parle-t-elle seule que je n’entends pas la voix de ma douce Marie-Josephte ? poursuivait-il en lui-même.

De fraîches senteurs montaient du sol et le soleil glissant vers le couchant striait, de ses obliques rayons d’or, le feuillage de la futaie.

— Qu’il fait bon vivre, se dit Michel heureux.

Il aborda gaiement les promeneuses qu’il venait de rejoindre, mais Suzanne seule répondit à sa gaieté. Marie-Josephte, cependant attentive et polie, se mêlait très peu à la conversation. Et Michel ressentit de l’inquiétude devant l’expression triste et l’attitude distante et réservée de Mademoiselle Millault. Suzanne, comme une nymphe des bois, folâtrait sur la route, se penchant avec grâce pour respirer le parfum d’une fleur sauvage ou pour cueillir une baie qu’elle savourait en revenant vers les jeunes gens. Elle n’avait garde de s’éloigner. Trop tard, elle s’apercevait du manque de diplomatie de son insinuation et, lucide, elle redoutait la perspicacité de son cousin.

— Pour une fois, la première de votre vie, Mademoiselle Duval-Chesnay, vous fûtes stupide et maladroite, se reprochait-elle âprement.

Mais orgueilleuse et altière elle se reprit :