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LE NOTAIRE JOFRIAU

— Oui, en effet, il y a un mystère là-dessous. Et je soupçonne Sérigny d’avoir forcé la main de sa femme ; mais ne cherchons pas à voir clair dans cette affaire dont je ne connais pas les détails, reprend le notaire.

Un coup de marteau qui retentissait à « la porte de devant » les interrompit. Pendant que son mari allait ouvrir. Marie-Josephte pensait :

— Comment peut-on consentir à se déposséder d’un bien gracieusement octroyé par un roi puissant et reçu de ses pères ? Hélas ! quel drame secret se dissimule derrière ces chiffres et ces pages notariés ?

Michel avait ouvert la porte et introduit un homme dans la pièce. Sa femme, qui entendait leur conversation, comprit qu’il s’agissait d’un colporteur en fourrures. L’accent étranger du nouveau venu indiquait son origine anglaise, mais il parlait parfaitement le français.

— Des fourrures ?… oh ! murmura Marie-Josephte.

Madame Jofriau avait une prédilection pour les belles pelleteries ; et son mari l’en taquinait souvent :

— Dis, mon amie, les belles peaux de bêtes n’ont-elles pas la première place dans ton cœur, avant ton mari et tes enfants ?

Et ils avaient ri. Le bon notaire ne laisserait pas passer l’opportunité d’offrir à sa jeune femme une