tout des choses, varioient seules les caractères, les lois unies à l’éducation, ou plutôt la suite bien conciliée des préceptes et de l’expérience de tous les âges, feroient enfin des hommes tous semblables et aussi ridiculement vertueux que le demandent leurs guides.
Mais ces assertions opposées sont également détruites par l’histoire publique ou particulière des sociétés. Un certain nombre de formes constitutives sont communes à tout homme et déterminées par ses premiers besoins ; toutes les autres par lesquelles nous voyons les peuples et les individus différer entre eux, résultent également, du plus ou moins de perfection des organes, du concours des circonstances, des instructions et des passions connues dans un âge plus ou moins avancé. Il n’est pas un homme qui, né sous un autre ciel, sous d’autres lois, formé à d’autres habitudes, pût être semblable à lui-même ; et jamais il ne se trouvera deux hommes qui, dans la supposition, imaginaire à la vérité, du concours de circonstances absolument les mêmes, soient entièrement semblables l’un à l’autre. Plusieurs causes concourent aux mêmes effets : ne cherchons pas aux résultats particuliers de la nature un principe unique ; ne transportons pas