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les antiques[1] sectateurs de Djemschid dispersés dans les contrées musulmanes. Il résulte de cette opposition de mœurs, de culte, de lois et d’opinions une répugnance invincible à se mêler avec des peuples parmi lesquels on craint de s’altérer et de se confondre ; ceux-ci s’opposent également à cette union par leurs préventions et leurs haines. On conserve sa forme première, parce que l’on auroit horreur d’en changer, et aussi parce que l’on n’en saurait adopter aucune autre. On conserve ses mœurs et parce qu’on les aime et parce qu’elles sont odieuses au reste du monde.

Celui dont la cité est semblable aux autres cités n’a pas de patrie. S’il la trouve par-tout, elle n’est proprement nulle part. Il lui est égal de vivre ailleurs s’il y peut vivre de même.

  1. Zeréthoschtrô, (vrai nom zend, suivant Anquetil, que d’Herbelot et Boulanger écrivent Zerdascht, et que nous nommons Zoroastre d’après les Grecs,) paroît n’avoir pas assez essentiellement changé la loi de Djemschid, pour que l’on ne puisse regarder le Magisme comme la continuation du Sabianisme. D’ailleurs il reste à cette première loi des sectateurs plus directs que les Parsis, on les nomme encore Zabiens vers le golfe Persique. Voy. Bibliot. orient. d’Herbelot, Antiquité dévoilée, Hist. Vet. Pers. Hyde, le Zend-Avesta d’Anquetil, etc.