entre un être qui s’organise un jour et se dissout pour jamais, et celui qui commence avec lui, qui se développe par ses organes, qui lui est étroitement uni, qui lui est même assujetti et s’affoiblit avec lui, qui néanmoins, lorsque celui-ci périt, le quitte intact et indissoluble pour lui survivre à jamais sans conserver de trace de sa première union ; et qui, après avoir dépendu un moment, perd pour l’éternité toutes les marques de sa dépendance, partage sa durée immortelle en deux parties essentiellement différentes, l’une d’une heure et l’autre incalculable ; et reçoit, dans sa durée, deux manières d’être, ou plutôt deux natures si différentes et dans des tems si disproportionnés, sans même que l’une participe ou résulte de l’autre. Tout ce système porte un caractère de contradiction et d’inconséquence ; il appartient bien mieux aux écarts d’un être circonscrit qui n’imagine que des rapports isolés, qu’aux conceptions harmoniques de l’ordre universel.
J’ai posé comme un principe reçu, que je n’ai point en moi une conviction réelle de la partie spirituelle de mon être ; et ce principe est prouvé par l’histoire des opinions humaines ; car nul siècle, nul peuple n’a pu douter