dis-je, me paroit être seulement une unité d’ensemble ; ce moi distingue du reste du monde le tout que compose les diverses parties de mon être. Mon ame avec ses diverses sensations est une, mais non simple, comme mon corps avec ses diverses parties et ses divers organes est un, quoique composé. L’unité de ma pensée n’est que l’unité de ma faculté de penser ; elle n’est point divisible parce qu’une faculté, un attribut n’est pas un être réel et divisible. Ma pensée est formée de plusieurs parties qui ne forment qu’une pensée, comme la forme de mon corps réunit les formes de ses diverses parties, et n’est cependant qu’une seule forme ; et cette réponse est si simple, que l’on sera tenté de répliquer : ce n’est pas cela que nous contestons, mais que contestezvous donc[1] ?
Si je voulois affirmer ce simple doute, je
- ↑ Si je m’arrête à cette hypothèse, ce n’est pas dans le dessein d’ajouter un système à nos nombreux systèmes, de les modifier, ou de les concilier ; mais pour nous apprendre à douter ; pour prouver l’incertitude que nous ne pouvons éviter sur l’organisation primitive des choses ; pour nous rendre indifférens sur ce que nous ne pouvons connoître, et nous ramener de nos dogmes inutiles ou erronés, à la morale na-