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RÊVERIES
SUR
LA NATURE PRIMITIVE
DE L’HOMME



PREMIÈRE RÊVERIE.



Des misères de l’homme la plus funeste, et celle qui d’abord paroît la plus inexplicable, est cette dépendance comme indirecte des choses, qui assujettit celui même qui veut leur être supérieur, l’asservit sans qu’il connoisse le joug, et le force à consumer sa vie dans un ordre de choses qu’il n’a point consenti, auquel il n’a cru céder que pour un jour. Ainsi, entraîné toujours malgré lui à faire de sa vie un