Page:Senancour - Rêveries sur la nature primitive de l’homme, 1802.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 289 )

ses mœurs et d’envier son sort. Mais ici l’illusion est dans l’expérience, et la réalité dans les écarts de l’imagination[1]. Ces mœurs ne seroient pas si aimables si elles ne convenoient pas à notre nature ; ces idées d’union, d’innocence, de plaisirs durables, de travail paisible et de vertus douces, ne seroient pas si touchantes à nos cœurs si elle ? pouvoient être absurdes aux yeux de la raison.



  1. L’on pense bien qu’il ne s’agit ici ni des bergers de Fontenelle, ni même du Daphnis de Gessner ; mais les pastorales de nos poètes plaisent beaucoup, parce qu’elles sont une imitation libre et fleurie d’une vérité non moins heureuse.