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Page:Senancour - Rêveries sur la nature primitive de l’homme, 1802.djvu/303

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d’Erlach qui sont à ton Midi ? Est-il sous le ciel d’Europe un asile plus intéressant que cette belle contrée, ou un site plus paisible que celui dont tes eaux protégent la solitude ? Elles sont dignes de te servir d’enceinte, elles ne baignent que des terres libres ; et leur pureté, douce image, d’un cœur simple et droit reposant au milieu d’elles, t’environne de cette quiétude et de ce calme animé, qui n’ont rien de l’âpreté des déserts[1], ni du triste silence des terres façonnées par l’homme, et devenues arides et abandonnées.

    nuire à la pureté de son atmosphère. Le vent de N. E., règne fréquemment dans toute cette grande vallée de la Suisse, qui s’étend à peu près du N. E. au S. O., entre les Alpes et le Jura. Mais indépendamment des vents, l’exposition vers le pôle a des effets sensibles, dont je ne crois pas que la cause ait encore été recherchée : ce sont eux dont l’île est exempte. On est affecté différemment dans un site qui s’abaisse vers le Nord que dans celui qui est incliné vers la ligne. On éprouve aussi une différence, moins grande à la vérité, entre l’exposition au couchant et celle au levant.

  1. Apreté sublime, et quelquefois délicieuse, surtout dans le malheur ; mais moins convenable à des habitudes douces, et à la continuité d’une vie telle qu’on la suppose ici.