situdes humaines, et la succession nécessaire et des choses et des tems, me sembloient imposantes ! que cette nature en son universalité étoit belle à ma pensée, et la vie de l’homme misérable à mon cœur !…
Triste et indéfinissable opposition du tout permanent et sublime à l’individu souffrant et mortel ! Que m’importe cette beauté que je n’admire qu’un jour, cet ordre dans lequel je ne serai plus rien, cette régénération qui m’efface ?
Peur quelle intelligence suprême et indéfinissable fut donc préparé ce spectacle à la fois rapide et durable, toujours varié et toujours le même. Acteur misérable, formé pour un rôle pénible, esclave jeté sur l’arène pour être immolé au spectateur impassible, n’apprendrai-je pas du moins quel est cet être qui eut besoin de moi pour me détruire, qui me donna les désirs pour me donner les regrets, et l’intelligence pour que je connusse ma misère ?
Si tout passe ainsi, et que nul être ne jouisse immuable de cette succession de vie et de mort, concevrai-je davantage cette terrible nécessité qui forme pour dissoudre, qui produit sans relâche pour consumer toujours, qui fait toutes choses et n’en maintient aucune,