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Page:Senancour - Rêveries sur la nature primitive de l’homme, 1802.djvu/55

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sera capable de choix, de répugnance, de désir, et bientôt de prévoyance et de dessein.

Tout désir n’est primitivement que le sentiment d’un besoin ; tout besoin n’est qu’une expression particulière du besoin général d’être conservé. C’est le besoin du repos, du mouvement, de la nourriture, de la reproduction, selon que ce besoin général a pour objet présent ou la conservation de l’espèce, ou quelqu’un des moyens divers dont la réunion conserve l’individu.

Dans l’univers toujours mu, tout être individuel est perpétuellement actif et passif ; toute cause est nécessairement effet ; tout effet est nécessairement cause ; toute impulsion reçue est rendue, car la somme du mouvement subsiste toujours la même.

Le besoin d’action[1], dans un être organisé,

  1. Quelques-uns n’ont donné à l’animal, d’autres besoins que ceux de la nourriture, de la reproduction et du repos. Le plus souvent, en effet, l’animal ne se met en mouvement que lorsqu’il éprouve les besoins de nourriture ou de reproduction ; mais si ces besoins sont habituellement unis à celui du mouvement, c’est que les fréquens efforts qu’ils exigent, suffisent à ce dernier. Donnez des alimens et une femelle à l’animal que vous supposez n’avoir plus