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QUATRIÈME RÊVERIE.



De la disposition et du cours de nos fluides, de l’habitude de nos organes, dépendent absolument la manière souvent opposée, dont les mêmes objets nous affectent en des tems différens. Notre bonheur, notre malheur sont déterminés par les causes intérieures plus encore que par l’influence actuelle des objets étrangers. Souvent des impressions agréables reçues du dehors, nous ont préparé des années de tristesse, et des impressions présentement pénibles, seront la source d’un bien-être durable. Le plus sûr, le plus grand, le plus vrai de nos biens est cet heureux équilibre de nos forces motrices, cette harmonie générale[1] qui fait la santé parfaite. Cette harmonie con-

  1. Que ne connoissent jamais ceux qui ont abusé des jouissances de Part, et bien rarement même ceux qui en ont usé quoique modérément.