Page:Senancourt Obermann 1863.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et pourtant c’est la destruction multipliée par le mauvais principe ; mais il y a moyen de s’entendre. Dans dix-huit ans, il y a deux cent seize mois, nombre très-funeste et très-compliqué. On y voit d’abord quatre-vingt-un multiplié par deux ; ce qui est épouvantable. Dans l’excédant cinquante-quatre, on trouve un serment et Vénus. Quatre et cinq réunis ressemblent donc fort au mariage, état qui séduit à dix-huit ans ; qui n’est bon à rien pour l’un et l’autre sexe, vers quarante-cinq ou cinquante-quatre ; qui ne laisse pas d’être ridicule à quatre-vingt-un, et qui peut en tout temps, par ses plaisirs mêmes, altérer, désoler, dégrader la nature humaine d’après les horreurs attachées au culte du nombre cinq. Qu’y a-t-il de pire que d’empoisonner sa vie par une jouissance de cinq ? C’est à dix-huit ans que ces dangers sont dans leur force ; il n’est donc point d’âge plus funeste. Voilà ce qu’on ne pouvait découvrir que par les nombres ; et c’est ainsi que les nombres sont le fondement de la morale.

Que si vous trouvez dans tout cela quelque incertitude, repoussez le doute, redoublez de foi ; voici maintenant ce que disait la première lumière des premiers siècles[1]. Dix est justice et béatitude résultant de la créature qui est sept, et de la Trinité qui est trois. Onze, c’est le péché, parce qu’il transgresse dix ou la justice. Vous voyez le plus haut point du sublime ; après quoi il faut se taire : saint Augustin lui-même n’en a pas su davantage.

S’il me restait assez de papier, je vous prouverais l’existence de la pierre philosophale ; je vous prouverais que tant d’hommes savants et célèbres n’étaient pas des insensés ; je vous prouverais qu’elle n’est pas plus étonnante que la boussole ; qu’elle n’est pas plus inconcevable que le chêne provenu du gland que vous avez semé ; mais qu’il

  1. De l’Église.