Page:Senart - Essai sur la légende du Buddha.djvu/23

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trionale ; le Lalita Vistara on est le type le plus important ; les autres, à la tradition méridionale, et le principal représentant en est la biographie esquissée par Buddhaghosha. À n’examiner que la date positive de leur rédaction, les données seraient, il faut l’avouer, les unes assez décourageantes, les autres fâcheusement hypothétiques. Buddhaghosha appartient au ve siècle de notre ère. Quant au Lalita Vistara, son antiquité et son autorité ont été parfois appréciées très sévèrement. On y a vu une compilation du vie[1] ou même du viiie, du ixe siècle[2]. Des voix plus graves le font, il est vrai, remonter à une époque beaucoup plus haute[3], et le considèrent, plus ou moins expressément, comme consacré par le concile de Kanishka, au ier siècle[4]. Mais, en fait de points fixes, nous sommes réduits aux indications que nous fournissent les traductions en langues étrangères. La version tibétaine ne nous avance guère : elle nous interdit seulement de placer beaucoup plus bas que le vie siècle la rédaction sanscrite que nous possédons[5]. Quant aux traductions chinoises, celle qui est donnée comme la première, qui est rapportée à l’an 72, le Fo-pen-hing-king, parait perdue[6]. L’emploi d’un titre unique pour désigner des ouvrages différents jette d’ailleurs

  1. Journ. Asiat. Soc. of Beng., 1851, p. 283.
  2. Fergusson, Tree and Serpent Worship, p. 70, 71.
  3. Wassijew, Buddhismus, p. 192, 231.
  4. Burnouf, Introduction, p. 179 ; Lassen, Ind. Alterth. II, 71, note ; Wilson, Journ. Roy. Asiat. Soc. XVI, p. 242.
  5. Foucaux, p. xvi.
  6. C’est l’opinion de M. Beal. Le Fo-pen-hing-king de Stan. Julien, « sorte de Lalita Vistara en vers, contenant trente et un chapitres au lieu de vingt-sept » (d’après un fragment de lettre que m’a communiqué le regretté Schiefner), n’est, d’après le même savant, qu’une traduction du Buddhacarita (Cf. Burnouf, Introduction, p. 556).