lui ressort de la comparaison des fables similaires ? Au fond personne ne peut nier un mélange étroit d’éléments surhumains, même dans les versions les plus rapides, les plus réalistes. Il faut donc renoncer à revendiquer pour ces versions rien qui ressemble à une autorité historique véritable. La critique évhémériste est obligée ou d’en supprimer ou d’en atténuer par des artifices de langage les éléments inadmissibles. Le procédé est arbitraire. La proportion de merveilleux, un peu plus ou un peu moins forte, est ici indifférente ; elle peut aussi bien avoir été réduite dans une tradition que grossie dans l’autre. Le critérium se déplace ; il s’agit uniquement d’examiner et de décider si les récits développés s’expliquent mieux par une amplification des récits plus courts ou les récits plus condensés par une réduction des récits plus explicites.
Les analyses suivantes montreront que la réponse ne peut être douteuse.
Isolés, tous les éléments merveilleux du canon singhalais ne sont plus que des bizarreries sans cause ; replacés dans la suite que fournissent les versions développées, tous les détails rendent à l’interprétation mythologique une signification parfaitement naturelle ; l’enchaînement s’en justifie par le rapprochement des légendes brahmaniques. Il faudrait expliquer par quel miracle tant de traits introduits au hasard par les sources détaillées dans un cadre tout historique, révéleraient invariablement, soit entre eux soit avec les traits communs à toutes les traditions, cette convenance intime qui se vérifie à la fois par leur signification connue dans la langue mythologique et par la comparaison de cycles indépendants.
Je suis obligé d’anticiper ici sur la suite de ces recher-