Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/126

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linga. Et quelles que soient les raisons particulières qui les ont morcelés en cinq castes, c’est encore en vertu d’une considération religieuse, en vertu du rôle sacerdotal qui lui est dévolu, que la première, celle des Jângamas, s’est séparée et a assuré sa prépondérance.

De tout temps, les sectes ont pullulé dans l’Inde ; cette végétation est loin d’être arrêtée. Il en naît presque d’année en année. Il est vrai que c’est d’ordinaire pour s’absorber bien vite dans la marée montante de l’hindouisme qui, malgré son caractère composite, est réputé orthodoxe. En général ces mouvemens religieux, très circonscrits, donnent naissance seulement à des groupes d’ascètes qui, étant voués à la pénitence et au célibat, excluent la condition première de la caste, l’hérédité. Ils se recrutent par les affiliations volontaires où s’adjoignent des enfans empruntés à d’autres castes. Cependant, nombre de ces confréries, étant composées d’associés des deux sexes, tournent plus ou moins en castes héréditaires, quelquefois très restreintes, tels que les Arâdis et les Bhâradis de Poona[1]. Les Vairâgis sont autrement nombreux[2] ; subdivisés en plusieurs sections, à

  1. Poona Gaz., I, 444, 446.
  2. Steele, p. 109 suiv. Sur leur situation au Bengale, comp. Guru Proshad Sen, Calc. Review, juillet 1890, p. 59.