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l’instar des vraies castes, ils ne forment pas encore une caste strictement héréditaire. L’évolution est plus avancée chez les Gosains, qui, ayant admis le mariage, constituent maintenant des castes de plein exercice[1]. Certaines sectes, comme celles des Bishnoïs, au Penjab, fondée au xve siècle par un Râjpout de Bikanir, n’ont jamais eu l’aspect ni la règle d’un ordre religieux ; elles fournissent un exemple tout à fait net de gens abandonnant, sous l’empire d’une commune hérésie, leur groupe primitif, pour se former en corporation autonome[2].

Les mouvemens qui se produisent ainsi dans les castes et en modifient incessamment l’assiette, sont individuels ou sont collectifs. Certaines gens trouvent moyen, grâce à des protections puissantes ou à des subterfuges, à des fictions ou à la corruption, de s’introduire isolément dans des castes diverses ; le fait est fréquent surtout dans les pays frontières, d’une observance moins stricte[3]. On a vu des hommes de toute caste créés brâhmanes par le caprice d’un chef[4]. Telle caste peu sévère, sous certaines conditions, ouvre

  1. Nesfield, § 144.
  2. Ibbetson, § 123.
  3. Ibid., § 422, 423.
  4. Elliot, I, 148 ; Nepfield, p. 19.