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Aggarwals, les Oswals, etc., à noms géographiques, qui, étant endogames, forment bien autant de castes distinctes. Une caste professionnelle n’embrasse donc pas dans un cadre unique tous les gens qui vivent de la profession à laquelle son nom est emprunté. On voit même souvent, confondus sous une seule dénomination de métier, des gens qui relèvent très consciemment de castes et de tribus distinctes[1].

Inversement, les membres d’une même caste peuvent s’adonner à des gagne-pain très divers. Et tout d’abord les castes basses et méprisées, réputées d’origine anâryenne. Vouées à toutes les tâches serviles, elles se livrent suivant les circonstances un peu à tous les genres d’occupations inférieures. Les Bâris, dans les provinces du nord-ouest, fabriquent des torches et font la barbe[2] ; les Banjâras[3] comprennent des marchands, des bardes, des pasteurs, des agriculteurs. Ailleurs des batteurs de coton, des presseurs d’huile et des bouchers se coudoient dans une caste unique[4].

  1. Voy. le cas des Sangtarash ou tailleurs de pierre ap. Nesfield, Caste System, § 62. Cf. Ibbetson, § 366. A Poona les Çâlis et les Sangars sont également tisserands, Poona Gaz., p. 365, etc.
  2. Elliot, p. 49.
  3. Ibid., p. 52-4. Sur les Kounbis, p. 156.
  4. Ibbetson, § 646, 647.