Page:Senart - Prâcrits et sanscrit buddhique.djvu/12

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sique ; c’est toujours du type sanscrit qu’il tend à se rapprocher.

Il y aura lieu de voir si ce fait ne contient pas une indication chronologique précieuse, s’il n’est pas de nature à faire penser que le type orthographique prâcrit, tel qu’il est fixé par les grammairiens, doit être considéré comme postérieur au temps où s’établit le type du sanscrit buddhique. Quant à présent je me contente de relever une coïncidence qui est au moins fort remarquable. C’est dans la littérature des buddhistes du nord que nous est conservée cette sorte d’idiome. D’après la tradition, le canon septentrional aurait été constitué dans un concile tenu sous Kanishka. Or, c’est précisément dans des inscriptions remontant à ce règne que nous trouvons des exemples épigraphiques d’une manière d’écrire absolument analogue. Cette rencontre ne prouve pas assurément que tous les ouvrages ou parties d’ouvrages écrits dans ce style appartiennent au temps de Kanishka. Pratiqué ultérieurement par tradition religieuse, il pourrait à merveille avoir été usité bien antérieurement. Il est tentant néanmoins d’établir un lien entre les deux faits, et d’admettre, provisoirement et sous réserve des vérifications futures, que c’est son emploi habituel à l’époque du concile qui a valu à cette orthographe sa consécration particulière dans la secte où elle a été érigée en langue littéraire.



imprimerie nationale. — 1882