Page:Serge - Vers les mirages, paru dans L'Anarchie, 9 mars 1911.djvu/6

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Ils hâtent le pas ; s’ils pouvaient courir, ils courraient. Le soleil les brûle ; la fauve lumière rougit leurs yeux affolés, la soif les gagne, — ils vont, ils vont. L’oasis ne se rapproche pas : il est toujours à l’horizon, féerique, attirant, prometteur, — mensonger. Ils vont, l’espoir tenace, et le désert infini les nargue. Combien tombèrent en route, sur le sable brûlant, exténués mais ne désespérant pas encore ! Combien sont morts avec devant les yeux la meurtrière illusion du mirage !