Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/110

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la phrase dont M. J. Weber donne l’explication, l’a remplacée par celle-ci, qui fut jugée très impertinente : « Que pourrait-il entendre alors, si ce n’est quelque mélodie à l’italienne ? »

Le Figaro, qui devait tant de fois houspiller Wagner, ouvrit cependant son feuilleton à Ch. de Lorbac, pour y publier la biographie du maître allemand (no du 21 février 1861). La vie de Wagner y est racontée d’après Fétis, avec quelques anecdotes nouvelles. Le biographe apprécie ensuite en quelques lignes les divers opéras du maître et rend justice au style de ses livrets. — « Nous nous plaisons à reconnaître que les libretti de Wagner surpassent sous le rapport de la poésie, de la grandeur de conception et du style, tout ce qui a été écrit jusqu’à présent dans ce genre. Ces poèmes d’opéras dénotent chez leur auteur un esprit vraiment supérieur et une nature franchement poétique. » Il ajoute quelques détails sur les œuvres non encore publiées, Tristan et la Tétralogie, et nous donne, en terminant, un portrait de Wagner et quelques particularités intimes : « Dans sa bibliothèque, peu de livres, mais d’un choix exquis : Gœthe, Schiller, Schopenhauer, Shakspeare, les philosophes. Son admiration pour la prose française est sans égale ;

    talent, qui ne sait pas la musique et qui se contente de ne pas la détester absolument. Il est connu de tout le monde par les hautes situations qu’il a occupées et occupe encore depuis l’établissement de la République. » Pour être moins discret que M. Weber, j’ajouterai que ce personnage est M. Challemel-Lacour.