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seulement le nerf olfactif. » — Auditif, M. Jouvin, auditif, s’il vous plaît, observa M. Léon Leroy.

Au Moniteur, Fiorentino[1] constate le succès de l’ouverture et de la marche. Il éreintée la bacchanale et le duo de Tannhœuser et de Vénus. « La ritournelle de l’air du pâtre a fait rire, mais le septuor, d’une large facture, d’une sonorité puissante, a été vivement applaudi… Le morceau d’ensemble (du second acte) écrasait le public, lorsque, tout à coup, au moment où on s’y attendait le moins, un trait des violons, d’une bizarrerie comique, a provoqué dans la salle entière un irrésistible mouvement d’hilarité. » Et le critique engage Wagner à couper ce trait. Il s’étonne que la marche des pèlerins, « très bien faite », n’ait pas été remarquée. « La romance de l’Étoile a de la mélancolie et une certaine douceur mais c’est à peine si on l’a écoutée. Quand on a vu que ce bon Wolfram allait reprendre sa lyre, on a craint qu’il ne recommençât son discours du second acte, et on l’a prié de ne pas insister. Le récit de Tannhœuser est infiniment trop long. Cela ferait deux volumes illustrés d’impressions de voyage. »

Pour l’inintelligence musicale et le parti pris d’hostilité violente, Paul de Saint-Victor le dispute à Scudo. Suivant le lundiste de la Presse, « l’ouverture et la marche du deuxième acte exceptées, la partition n’est qu’un chaos musical… Tantôt, c’est une obscurité compacte et pesante, — ce que M. Wa-

  1. Fiorentino rédigeait la critique musicale au Constitutionnel, sous son nom et au Moniteur, sous la signature : A. de Rovray.