Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/170

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nulle considération pour des formes conventionnelles, sans nulle complaisance pour les habitudes du public ; il supprime presque entièrement les ornements mélodiques (il conserve particulièrement le gruppetto) ; ses mélodies sont presque toujours syllabiques et il ne lie guère plus de deux notes sur la même syllabe ; il fait peu d’usage de la répétition de mots ou de phrases, excepté cependant dans les chœurs et les morceaux d’ensemble où il en use comme tout le monde. Il amoindrit la division trop tranchée entre le récitatif et les morceaux de chant proprement dits ; les passages qui ressemblent à des récitatifs sont presque toujours mesurés ; on peut rencontrer des morceaux dont la forme est celle d’un air d’une romance, d’une cavatine ; mais les duos (il y en a trois), sont plutôt de longs morceaux dialogues où les voix s’unissent rarement et où les mélodies et les passages de déclamation lyrique alternent selon les phases de l’action dramatique. »

L’exploitation simultanée de deux entreprises théâtrales avait augmenté les embarras financiers de M. Carvalho au point de le forcer à renoncer à la direction du Théâtre Lyrique, mais son bail pour la location de la salle Ventadour continuant à courir, il voulait persister à y donner des représentations d’opéras français, avec le concours de son chef d’orchestre, M. Deloffre et de sa femme, la Marguerite de Faust et la Juliette de Roméo. Son traité avec Wagner lui assurait même le droit exclusif de représenter Lohengrin à Paris, s’il en usait avant le